Extension d'une habitation par un cabinet de Kiné
La demande du maître d’ouvrage est de créer, en annexe de son habitation, un cabinet de kinésithérapie – ostéopathie à son domicile, lui permettant de pouvoir gérer deux patients en même temps.
Au caractère néo rural assez marqué de l’existant, avec des fenêtres cintrées à croisillons, l’effet pignon très marqué, les corbeaux de pierre en encadrement des maçonneries, la brique panachée dans une tonalité finalement claire et la couverture en tuiles ocres ; le nouveau bâtiment se veut une réponse toute en sobriété avec un traitement simpliste tant de sa forme, des ouvertures que du matériau d’habillage utilisé, du bois de grange récupéré avec toutes ses tonalités de gris. Ce bardage aux lames disparates participe aux liens forts qui relient visuellement les deux bâtiments. Son caractère très rustique venant contrebalancer l’aspect monolithe de la construction envisagée. Ses teintes gris-beige clair restant en harmonie avec le ton de la brique proche.
Le bâtiment envisagé est à toiture plate pour deux raisons, dissociées et tout autant complémentaires. Pratique tout d’abord avec la volonté de ne pas venir gâcher les prospects qu’on a sur la campagne par les fenêtres de l’étage; la seconde est de maintenir le corps de bâtiment principal comme dominant avec son effet de pignon. Dans un souci de dialogue encore, le niveau de rive sera monté au niveau de la corniche de l’habitation.
La partie avant du projet, toute en légèreté avec son avancée de toiture, fait autant écho à certaines habitations plus loin dans la rue qu’au décrochement de toiture au dessus de la porte existante. L’effet flottant du porte-à-faux aspire au calme du cabinet.
Dans une volonté de ne pas créer de conflit d’entités, l’extension est volontairement écartée de l’ancien pour que le dialogue se crée au travers cette lame vide. Une pièce d’eau au sol renforce l’axialité vers l’arrière. L’eau vient ici également harmoniser au maximum les deux entités, les faire dialoguer avec, dans les deux sens le reflet de l’un vers l’autre. Elle sert également à donner au cabinet le sentiment de quiétude dont les patients ont besoin.
Des plantations tant de la zone avant que de la zone arrière viennent compléter l’idée de sérénité qui doit régner dans le cabinet. Leur implantation participant pour l’avant au jeu des lignes se croisant autour de la pièce d’eau et pour l’arrière à privatiser le cabinet du reste du terrain bas, sans bloquer la vue paysagère tout en créant une zone reposante accessible de plein pied.
Thierry CALCUS, architecte.