Transformation d’un appartement dans un immeuble à Knokke.
La principale recherche a été axée sur deux tableaux. La luminosité manquante et … la mer, manquante elle aussi (la plage se situe à 400m de là!)
Pour la luminosité, le parti pris a été radical. Tous les cloisonnements intérieurs (non porteurs) ont été supprimés. Il était alors plus évident de travailler librement. S’agissant d’un appartement dans un immeuble, il était impossible de toucher aux façades sans provoquer de facto une levée de bouclier du syndic. Aussi sommes nous restés sagement dans les murs tels quels, mais avec une intervention radicale et contemporaine.
Les murs ont été poussés : une idée de loft à plan libre émane de l’ensemble, avec un sentiment que la cuisine, la salle à manger, le salon et la chambre des parents sont dans un espace unique. Des locaux techniques ont été ménagés vers le hall d’entrée, petits mais suffisants, cachés, abritant un wc, un vestiaire, une buanderie débarras et un rangement arrière cuisine, le tout dans 2m de largeur. Le mur arrière du salon a également été reculé. Un espace central plus vaste a ainsi été dégagé.
Les cloisons ont été gommées : Un élément fort du projet est d’avoir placé deux cloisons vitrées entre le salon et la chambre des parents et sa salle de bains (ouverte sur la chambre). Cette astuce permet d’aller chercher la clarté des deux fenêtres de la chambre pour le salon et, de ce fait, supprimer ce sentiment d’espace morne et triste qui prédominait avant. Une porte vitrée coulissante dessert la chambre des parents qui permet, en entrant dans l’appartement, d’avoir un cadrage direct vers l’extérieur également de ce côté et de mettre en valeur le long mur mitoyen qui traverse maintenant tout l’appartement et en devient un élément moteur. L’utilisation d’une résine polyuréthane de teinte blanche brillante renforce à la fois l’idée d’uniformité des espaces, et la luminosité dans la pièce principale.
Deux nouvelles chambres ont été aménagées en lieu et place des anciennes. Étant plus retirées de l’espace central, elles ne sont pas en reste avec, malgré leurs dimensions réduites, un traitement identique à la chambre principale au point de vue des matériaux : tête de lit en lambris de chêne (rappelant le bois des ponts de bateaux), espace vestiaire dissimulé derrière ce même lambris, espace sanitaire propre avec l’utilisation d’une cloison en verre coloré, marquant une limite ludique avec la chambre mais laissant les perspectives ouvertes, luminaires identiques à la chambre principale. Un souci a été apporté à l’acoustique entre les chambres avec l’utilisation de doubles cloisonnements isolés.
La mer : N’étant pas à front de mer, l’idée est venue de «faire venir la mer dans l’appartement.» Aussi le long mur mitoyen a-t-il été entièrement habillé d’un ensemble de panneaux en PDF sculptés en 3D avec le même effet que les vagues de sable laissées apparentes à marée basse. Un clin d’œil qui se prolonge de la porte d’entrée jusqu’à la façade arrière, passant dans la chambre principale, et renforçant ainsi l’effet d’unité de l’ensemble de l’appartement. Ce « mur sculpté » est un élément clé dans cette réalisation osée et efficace.
Thierry Calcus, Architecte